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Le condamné

by Jean & Marguerite

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1.
Le condamné 05:56
Ils avaient grandi ensemble, comme frère et sœur. Au bord de la mer, chaque jour, ils se retrouvaient là pour jouer, se baigner, ramasser des coquillages.   Les années passant, lui, commença a changer. Son regard se transforma au rythme de ses courbes à elle.   Chaque nuit, il rêvait d’elle. Elle, insouciante ne voyait rien, ne changeait rien.   Elle continuait à danser pour lui, à se confier à lui. Elle lui contait ses rêves, ses espoirs d’un grand mariage avec le fils du prévôt peut-être.   Lui, écoutait sans mot dire, profitant de chaque instant passé a ses côtés, dans le parfum de ses cheveux, la caresse de son sourire.   Un jour, il réussit à lui voler un baiser. Elle, pleine de rires en fit un jeu. Ils en écrivirent ensemble les règles.   Puis, le destin les rattrapa.   On les sépara.   Lui, fût envoyé chez son oncle, en apprentissage, il partit 3 ans.   Et puis un jour, il revint. La première chose qu’il fit, ce fût de la retrouver, elle, qu’il n’avait su oublier. Demain, on me tuera. Juste châtiment, en paiement de tous mes tourments. Demain, on me tuera. Je ne sais, si j’aurais le cran au dernier moment, de ne point supplier, sangloter. Oui, j’ai commis ces pêchés, je ne saurai le nier, pour le cœur d’une belle, qui ne m’a pas aimé. Demain, on me tuera. Je n’ai point de regret, puisque à moi, elle se refusa. Demain, on me tuera. Je ne suis pas pour toi, m’a dit la belle de son rire méprisant. Demain, on me tuera. Pour cette femme, qui me trompa par de faux sentiments. Demain, on me tuera. Pour t’avoir voulu, espéré, tant et si bien, qu’à eux, je t’ai arraché. Demain, on me tuera. Et dans mes bras, ton soupir évaporé, jusqu’au cieux, s’en est allé.   Il fut pendu en l’an de grâce 1329. On raconte qu’au moment de son trépas, il murmura : pardonne-moi, pardonne-moi!
2.
Le fils 07:27
C’est un matin froid, pluvieux, une de ces journées où on serait resté auprès du feu. Mais on chevauche, vers quoi, quelques paysans affamés qui finiront pendus. Et pourquoi? Pour avoir volé deux poulets, un cochon pour leurs enfants qui crèvent de faim.   Qui aurait cru, qu’un chevalier devrait mettre à mort des pauvres hères.   Moi je rêvais de gloire, de guerres prestigieuses où mon nom et mon honneur seraient clamés par des milliers de voix. Les femmes arracheraient leurs robes pour les attacher à ma lance, mais au lieu de cela, me voici pataugeant dans la boue.   Au loin, j’entends les chiens hurler, ils ont flairé une piste. Où se trouve l’honneur de notre vœu, à pourchasser les hommes comme un vulgaire gibier?   Mes compagnons lancent leurs montures au galop, je les imite. Ils sont là, trois, devant nous, fantômes d’hommes frissonnants, comme s’ils ignorent qu’ils sont déjà cadavres. La nausée me prend, devant ce que mon honneur me dicte de faire. Je ne le puis. Suis-je pour autant un couard?   Mon épée tremble dans ma main, bourreau, assassin, je vois le regard de mon père qui m’ordonne, frappe!   Je croise le regard fiévreux de celui que je dois tuer, il a mon âge, 16 ans tout au plus, il n’a pas peur lui, il me tient tête farouchement.   Le goût de sang dans ma bouche, je lui demande pardon et lève bien haut mon arme, pour le pourfendre. Mais mon bras ne peut, l’instant est passé, il est trop tard maintenant.   Mon compagnon alors me pousse et abat son épée. Le sang m’éclabousse. La marque de ma honte.   Personne ne dit mot. La tête basse, nous rentrons au château.   Ce soir nous en ferons le récit à notre seigneur, mon père.   Père, me voici un homme fait, C’est sur votre modèle, que j’ai fais de ma vie, une copie, une tragédie Et me voici aujourd’hui, devant vous, à genoux, suppliant, suffocant, presque la corde au cou. Quêtant, demandant, votre juste courroux Mais c’est votre regard, qui me tue, me pourfend, faisant de moi, cet être indigent, ce malfaisant Parlez, condamnez, mais ne restez pas assis là, à me regarder et à vous demander, ce que vous avez dû faire, pour me mériter. Un escroc, un lâche, un couard, voilà ce que je suis. Pouvez-vous l’admettre et vous voici punit. De m’avoir trop aimé, trop chéri. Punissez-moi, condamnez-moi, mais ne restez pas coi. Et je hurle et je crie pour qu’un jour mon père, mon roi soit un tant soit peu, fier de moi. De tous ces méfaits, ces forfaits, le pire je le sais, c’est de trop avoir espéré, un jour ne serait-ce qu’égaler celui que vous vîtes en moi, il y a de cela tant d’années. Et le front brûlant de honte, je continue, je confronte nos deux destinées sans trop espérer, arriver un jour à, au moins vous égaler, vous père, qui m’avez tout donné. Vous père, qui m’avez tout volé.
3.
Héloïse a 15 ans. Comme chaque matin elle traverse Paris pour se rendre à ses cours. Héloïse est une des femmes les plus lettré de Paris, son oncle y a veillé, personnellement.   Ce matin là, sa vie bascule. Elle croise Pierre Abélard, le célèbre philosophe. Lui qui n’a jamais porté regard sur aucune femme, est ébloui, terrassé. Il veut la connaître, savoir qui elle est. Mais il est chanoine, il a promis sa vie à l’église.   Hélas, rien ni personne ne peut empêcher deux êtres de s’aimer. Ils se trouvent, se découvrent, passionnément, intensément.   Épouse-là, et tu l’auras, lui dit l’oncle de la donzelle. Mais Pierre ne peut, déchiré entre sa carrière et son amour, il décide de tricher, de se cacher. La belle sera emmenée loin de Paris pour y accoucher de leur fils. Pierre, lui, retourne en ville pour enseigner.   L’oncle fou de colère apprend tout et demande à Pierre d'épouser Héloïse et d’en faire une honnête femme aux yeux de tous et publiquement.   Pierre refuse. Par un soir de pleine lune, deux malfrats engagés par l’oncle, se glissent dans la chambre de Pierre et lui tranche sa masculinité. Terrible châtiment réservé aux pires violeurs de l’époque. Pierre survit, amoindrit, humilié. Il appelle Héloïse à son chevet. Nous avons fauté mon amour, il faut nous repentir et prier pour notre salut. Il lui demande alors un ultime sacrifice, celui de sa vie et de celle de leur enfant. Offre ta vie à Dieu mon amour et nous vivrons éternellement au côté de notre seigneur. Héloïse est jeune, pleine de vie, elle accepte de s’emmurer dans un couvent pour celui qu’elle aime. Pendant de longues années, elle vivra dans le silence et l’absence de Pierre. On raconte qu’à sa mort, on l’a plaça dans le tombeau de Pierre et que celui-ci lui tendit les bras. Héloïse aime Pierre plus que de raison, à la vie, à la mort jusqu’à la déraison. Point de repos pour les âmes torturées qui donnent et redonnent sans jamais escompter. Recevoir en retour, ne serait-ce, qu’un baiser. Condamné, chassé, persécuté, tonsuré et même émasculé, Pour une femme si peu de fois aimée. Héloïse aime Pierre, de cet amour si sincère, naît tant de misère, de colère, comme si Dieu lui-même y avait pris défiance de le voir si haut, si fort défiant sa puissance. Héloïse aime Pierre Ensemble ils implorent pardon et à l’unisson, offrent leur vie à l’oraison, la supplication, la mortification, une vie sans plus aucune passion, autre que celle offerte au dieu de compassion, une vie sans plus aucune passion, autre que celle offerte au Dieu de compassion. She loved him, she loved him not, her lover; not the god above her, and he walked the path of a stray rat; so yeah you lose your balls and you take the fall, Jesus, are you so flippin' strong that you'd lock-up the one woman you'd ever loved? And she'll write to you, any chance she gets but you'll never show her respect. Now, a baby's being murdered in the arms of her mother, but your miles away and your lips smother some inconsiderate other. Shame on you. Héloïse aime Pierre Mais à quoi bon ? Puisqu’il faut sacrifier l’enfançon qui naquit, de leur condamnable trahison. Héloïse aime Pierre Et jusqu’en son lit de mort, c’est son nom qu’elle implore Et non celui de Dieu qui l’emmure dès lors dans sa tombe d’ellébore ! Héloïse aime Pierre She loved him, she loved him not, her lover; not the god above her, and he walked the path of a stray rat; so yeah you lose your balls and you take the fall, Jesus, are you so flippin' strong that you'd lock-up the one woman you'd ever loved? And she'll write to you, any chance she gets but you'll never show her respect. Now, a baby's being murdered in the arms of her mother, but your miles away and your lips smother some inconsiderate other.
4.
La belle 07:34
Douce et belle pucelle, que la lune ensorcelle. Dans ta tour d’ivoire, tout en haut du donjon, tu soupires et espères un très noble champion. Tu le vois, tu le sens, tu peux presque le toucher. Il est grand, il est beau, il est fort et musclé. Tu ne saurais accepter rien de moins, c’est parjure que vos deux cœurs enlacés, battant la démesure. Et ce prince tant décrit, tu lui hurles et lui cri de venir au plus tôt, maintenant et ici, un beau Normand, qui t’emporte sur son cheval blanc comme dans tous ces mensongers romans. Et puis tout étonnée, te voici réveillée, billevesée, maudit conte de fées, je ne crèverais pas, emmurée, enterrée comme ma mère, ma sœur, toutes ces femmes avant moi condamnées. Je prendrai ce qu’on me promit, au péril de ma vie et au terme de celle ci, j’aurais au moins accompli mes rêves, mes attentes, et mes folles envies. Pour que mon dernier souffle, ne soit pas assombri de regrets, mais plutôt d’ accomplissement réussi. C’est une ombre du passé, ce château effondré vaincu par de si longues années. Aucun cavalier ne s’y aventure plus. Pourtant il y a vingt ans de cela, vivait ici la plus belle pucelle du pays. On raconte que son père voulut la marier, mais qu’elle refusa son prétendant. On raconte qu’elle refusa ainsi plus d’une dizaine de courtisans. Aucun ne trouvait grâce à son cœur. Son père voyant sa fille se faner, eu peur de n’avoir jamais aucune descendance. Il envoya à travers le pays un émissaire. Quiconque pourrait séduire sa fille, du noble chevalier, au grand seigneur, en passant par le simple manant, aurait sans condition le château, la richesse et les terres. La nouvelle se propagea vite, si bien que pendant des mois, il y eu un nombre impressionnant d’hommes à marier. Chacun rivalisait d’audace et d’ingéniosité pour se faire aimer de la belle. Cela dura plusieurs années. Chaque jour la belle rencontrait ces galants, accordait quelques mots, un sourire, mais jamais son cœur ne s’emballa pour aucun. Certains hommes finirent par se décourager et repartirent chez eux. Les gentilshommes surtout, si bien qu’à la fin, il ne resta plus que la lie, les mécréants, les félons. Et ce qui devait arriver, arriva. Un soir, le plus vil de tous ces hommes entra de force dans la chambre de la belle et la profana. Lorsque son père appris ce qui était arrivé, il voulut châtier l’immonde violeur, mais les hommes à bout de patience, réclamant l’or et le sang, s’emparèrent de toutes les richesses à leur porté et mirent le feu au château. Ils tuèrent le père, ils tuèrent la mère. La jeune fille réussit à se sauver en compagnie de sa servante. Dans la forêt, elle se cacha. Au terme de quelques mois dans le froid, la faim et la solitude, la servante abandonna sa maîtresse. Celle qui rêvait tant de liberté, la trouva enfin. Dans une cabane de bûcheron, abandonnée, elle vécut là. Le temps effaça jusqu’à son nom, son souvenir. Elle ne fût bientôt, plus que la vieille guérisseuse de la forêt et lorsqu’elle mourut personne n’aurait pu dire qu’elle fût, il y a de cela fort longtemps, une douce et belle pucelle, que la lune ensorcelle.
5.
Le retour 05:34
Je rentre chez moi. Au bout de ce chemin j’aperçois ma maison éclaboussée de rose et de sang par ce soleil mourant. J’imagine ma femme et mes enfants attablés, m’attendant. Ma faucille sur l’épaule j’avance doucement, savourant l’instant. Je rentre chez moi. Mes pas me mènent chez moi, mais je n’avance pas. Étonné, je regarde autour de moi. Rien ne bouge, tout est figé, j’accélère mon pas mais je ne bouge toujours pas. Je rentre chez moi. À mes pieds un corps git, celui d’un homme sans vie. Un de ceux qui toute sa vie durant a trimé si fort que la mort la surpris au milieu de son geste ! Son visage étonné contemple ce ciel indifférent. Je rentre chez moi, Ignorant que ce corps gisant est à moi.

credits

released June 18, 2014

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Jean & Marguerite Gatineau, Québec

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